Une belle, les Mamelles !!!
Réservé à des marcheurs entraînés et maîtres de leur vertige.
C'est mieux qu'une randonnée, ce n'est pas un exploit d'escalade. Cette voie classique a surtout l'intérêt d'un dépaysement, d'une découverte de panorama magnifique, la variété du parcours et une certaine fierté d'une conquête.
Lieu de départ : 1 km à l'aval de la Planchette
Durée : 3 h 30 minutes
Dénivelée : 1500 m
Au départ, un panneau sans autre indication que « Chemin des Mamelles ». Ni la durée, ni la difficulté. Aucun encouragement pour ceux qui se lancent, aucune assurance ne vous prend en charge, sinon celle de votre souffle, de votre coup d'œil, de votre invitation à une petite escalade.
Vertiges au rendez-vous sur les abords de certains gouffres. Attention !
On part de la route vers 1.400 m après un raidillon, un parking et une table d'hôtes.
D'abord la douceur des sentiers dans la forêt de Beaune qui ont été remis en état. 1.415 m et vous voici à serpenter dans la forêt par une légère dérive sud-ouest sur un des plus beaux panoramas.
C'est la pointe du Roc de Beaune, St-Martin dans le fond, le dessin des routes et quelle vue.
Vous êtes à 1.500 m.
Pendant une ½ heure, le sentier se prélasse : de très belles ancolies sur le bord. Déjà des massifs abrupts à la verticale se détachent. Puis il faut penser à s'agripper sur des sentiers raides, herbeux, un peu glissants. L'itinéraire se devine, il faut le découvrir côté Saint Julien tout au bout du raidillon.
Une heure de plus et voici les derniers sapins, ancrés dans le rocher. Un nom presque symbolique, les chasseurs l'appelaient le Pin Brûlé (lieu des foyers quand on a froid).
Un câble venu du côté de Saint Julien après le refuge de Biau-Nant marque l'arrivée ancienne de la via ferrata.
L'essentiel, le plus sportif reste à faire.
Deux couloirs encastrés dans les rochers sont très raides (attention partout aux chutes de pierres) puis le passage rendu célèbre par les chasseurs qui ont du – avec des souvenirs et de l'imagination – pour se réserver les lieux de chasse au chamois, dramatiser le passage.
C'est le Tutut sur 15 mètres (histoire de dire à l'autre : « Ouf ! Je suis passé »). Debout, bien collé à la paroi, on avance au-dessus du vide pas à pas.
Une traversée sans histoires pendant 15 minutes, puis la dalle, un schiste assez incliné qui après 10m se perd dans le vide. Restez debout, ferme, sans vous mettre ni à genoux, ni couché, l'appui est meilleur.
Vous voici sur un terrain herbeux (surprise de chamois quelquefois), vous êtes à la cime du Grand Eperon qui s'élève sur 700 m depuis Bionant. Quelques coups de reins pour franchir un mamelon rocheux impressionnant où vous essayez bien vos prises.
Montée, passage à cheval, descente sur 20 mètres. Il reste le dernier éperon, plus facile = 60m. environ et vous débouchez à 2.500 mètres près de la croix après un petit rétablissement avec vos coudes.
Les Mamelles sont conquises ! Humez l'air frais, le cirque autour de vous est magnifique, comme au Grand Perron vers le Mont Blanc, la Grande Casse, l'Oisans, les Aiguilles d'Arves.
Il y a 3h30 environ que vous êtes partis.